C'était pour moi un immense honneur que de pouvoir revêtir l'armure de Garm. Je me souviens qu'à cette époque, nous nous battions fièrement ensemble face au danger qui menaçait notre terre, Asgard. J'étais parmi l'un des valeureux guerriers qui protégeait Odin et sa prêtresse, nous nous appelions les Guerriers Divins...

Mais tout ceci a disparu, la guerre à cessé et notre raison d'être par la même occasion. Revenu à des jours heureux, sans guerre, sans soucis. Mon nom est Sören de Helheim, gardien de l'armure de Garm. Depuis des générations, notre famille qui se distingue par sa chevelure et nos yeux rouges comme le sang garde un cimetière immense relié à l'enfer lui-même, Helheim.

Même si je fus autrefois un Guerrier Divin, je fus contraint de laisser mon armure et de surveiller ce passage comme mon père et mon grand-père l'avaient fait jadis. Après la guerre, je pus offrir à la femme que j'aimais une volupté gracieuse, une petite fille et un fils, deux héritiers magnifiques.

J'avais hâte de voir ces enfants grandir, mais la guerre reprit, je dus y retourner. Je dus laisser derrière moi ma famille, pour ne plus jamais les revoir. Je crois que ce fut une blessure grave contre mon ennemi, une blessure qui me cloua au sol et me fit sombrer dans l'inconscience.

Je me réveillai avec cette drôle d'impression de me demander où j'étais et combien de temps, c'était écoulé. Je ne portais plus mon armure, je ne savais pas où elle se trouvait. Comme par réflexe, je me suis rendu à Helheim, je n'y avais trouvé personne. Notre vieux manoir était vide, poussiéreux et remplit de toiles d'araignées. Il ne restait plus que des amers souvenirs au travers de ma gorge.

J'ai immédiatement visité le cimetière que, jadis, nous gardions, j'y ai trouvé ma propre tombe et celle de ma famille... Étais-je resté inconscient si longtemps au point qu'ils durent me considérer comme mort ? J'avais la sensation que plusieurs années de ma vie s'étaient échappée, hors de mon contrôle, hors de moi.

J'ignorais combien de temps, c'était écoulé ni comment j'avais survécu. La blessure que j'avais subie aurait dû avoir eu raison de moi et de toute manière, pourquoi continuer à vivre sans eux ?

Je passais le temps comme je pouvais, me baladant dans Helheim régulièrement comme j'avais l'habitude de faire. C'était mon rôle de garder ce lieu et d'éloigner qui conque oseraient se rendre aux enfers, après tout. Cependant, une chose me perturbait, comme si j'avais la sensation que les enfers avaient changés...

Un soir, je la vis, mon armure, Garm. Garm me fixait, me jugeait, m'attendait. J'étais heureux de retrouver celle avec qui je suis partie à la vie et à la mort. Sans tarder, je l'ai laissé venir sur moi, je pouvais ressentir sa chaleur, sa joie. Nous étions heureux de nous retrouver, enfin, après tout ce temps. Si seulement j'étais capable de parler aux armures, j'aurai pu demander des explications à Garm, malheureusement pour moi, je n'en étais pas capable.

Alors que je me lamentais dans ce manoir poussiéreux, deux gardes vinrent me trouver. Je fus d'abord surpris de l'entendre, mais la prêtresse d'Odin elle-même me demanda. Je partis sans un mot voir cette prêtresse. Je n'avais jamais eu la chance de lui parler ou de la voir autrefois, je ne connaissais ni son nom, ni son visage.

Elle se présenta comme Hilda de Polaris, m'expliqua que Freya, sa tendre petite sœur, fut assassinée par un supposé Chevalier d'Athéna et que j'avais pour mission d'enquêter.

Je ne comprenais pas pourquoi les chevaliers iraient tuer une innocente, ni pourquoi Hilda semblait la seule parmi les serviteurs d'Odin à me faire confiance, néanmoins, je ne pouvais pas laisser le mystère.

Agissant dans l'ombre, je partis en voyage jusqu'au sanctuaire, réfléchissant encore de qu'elle manière je pourrais les infiltrer et savoir la vérité...