Maison du Pope - 22h00

Le silence gagnait le sanctuaire, la nuit tombait à part quelques gardes, la plupart étaient dans leur maisons. Seul un chevalier montait encore les escaliers, le bruit de son armure contre le sol résonnait, sa cape blanche volait au gré de ses mouvements. Cankù tenait son casque sous son bras, il avançait d’un pas décidé. Une fois entré dans le palais du Pope, il se mettait à genoux, la tête baissée. Même s’il connaissait plutôt bien le Grand Pope, n’importe quel chevalier lui devait le respect. Cankù ignorait encore pourquoi il était ici, tout ce qu’il savait c’est qu’une mission urgente l’attendait.

“Vous m’avez demandé Grand Pope ?  En quoi puis-je vous aider ?”

Son interlocuteur lui faisait signe de se relever avant de prendre la parole, d’une voix calme et autoritaire il donnait les instructions au chevalier du scorpion.

“Oui je t’ai demandé de venir car j’ai une mission de la plus haute importance à te confier. J’aimerais que tu partes enquêter sur une source de cosmos étrange. Nous avons envoyé des éclaireurs qui ne sont jamais revenu. Cette source nous inquiète, nous ne savons pas d’où elle provient. Nous ignorons également si ce sont des amis ou des ennemis.

Ta mission est de la reconnaissance, j’ai besoin que tu ailles sur place, que tu me fasses un rapport sur la situation. Tu te doutes bien que personne ne doit être au courant. ”

Légèrement surpris, le saint leva les yeux vers Kiki.

”Puis-je au moins prévenir mes frères d’armes ? Alcibiade et Termigol ? “

“Non il est préférable que personne ne sache où tu vas. Les récents événements me poussent à prendre des mesures de précaution plus strictes que d’ordinaire. Tu m’en vois navré.

De plus tu partiras tout de suite après cette entrevue, fais attention à toi. Bonne chance pour cette mission Chevalier, qu’Athéna te protège.”

Serrant légèrement les poings, il finit par accepter l’ordre.

“Bien comme vous le voudrez. Je vous remercie, j’enverrais un oiseau messager quand j’aurais un début de piste. Au revoir.”

Puis une fois la discussion terminée, Cankù s’inclinait légèrement pour saluer Kiki avant de prendre la route comme il lui avait demandé. Le voyage allait être long.


Sur place - 13h00

Habillé en civil, son armure dans sa boîte il marchait, visiblement il venait d’arriver au lieu indiqué. Pour l’instant il ne ressentait rien d’étrange, aucune mauvaise impression, ne voulant pas perdre de temps il commençait déjà à interroger les habitants du coin. Frappant de porte en porte, il récupérait la moindre information.  Beaucoup de personnes ne lui ouvraient pas, il comprenait parfaitement un étranger dans ce genre d’endroit, ils n’avaient pas l’habitude. Mais le saint ne désespérait pas pour si peu, puis finalement au bout d’une bonne heure de recherche une femme venait à sa rencontre, visiblement sa présence avait fait le tour du patelin.

Cette dernière lui confiait l’existence d’une légende urbaine, cette légende disait que dans les montagnes non loin d’ici des fantômes hantaient les lieux.  De ce qu’elle disait parfois le soir, on pouvait les entendre gémir brisant ainsi le silence de la nuit. Beaucoup de jeunes villageois s’y étaient rendu afin de vérifier tout ça, mais la plupart n’étaient jamais revenus. Sceptique il décidait quand même d’aller voir, ça ne coûtait rien, au pire des cas il tombera sur des criminels, rien qui fasse peur à un chevalier d’Athéna.  Mais de ce que la femme lui avait raconté les cris ne résonnaient que la nuit tombée.

Parfait, ça lui laissait le temps de trouver un endroit où dormir et posé ses affaires. Pour que le Pope envoie un chevalier d’or sur place, c’est que la situation devait préoccuper le sanctuaire, on était bien loin d’un simple cas de possession.  Finalement Cankù trouvait refuge chez une vieille femme qui tenait une auberge, visiblement il était le seul client, après avoir passé la journée à méditer il était enfin l’heure de partir dans ces montagnes. Ne sachant pas s’il allait revenir ou non, il laissait de l’argent à la vieille dame pour la remercier puis enfilait son armure avant de prendre la route.


Il n’y voyait rien du tout, équipé d’une torche à l’ancienne il éclairait le chemin. L’endroit ne lui disait rien qui vaille, les fameux cris résonnaient, c’était une piste il avait bien l’intention de les suivre. Avec un peu de chance ils le guideront vers la solution du problème. Au bout de plusieurs minutes de marche il arrivait dans un endroit vraiment étrange, il ressentait soudainement une puissance inconnue, visiblement à plusieurs kilomètres au nord de sa position un cosmos puissant œuvrait. Avant de continuer son chemin, il sifflait de façon à envoyer un message au sanctuaire.

“ Source du cosmos inconnu localisée. Je me rends sur place, j’enverrais des nouvelles quand j’aurais plus d’informations. Voici ma position. “

Après avoir envoyé l’oiseau, le chevalier d’or continuait sa route, dissimulant son cosmos il s'engouffrait dans ce qui semblait être une ville fantôme. Des maisons abandonnées, certaines détruites, plus aucune âme ne vivait en ces lieux. Sur ses gardes, il observait autour de lui, les hurlements étaient plus fort, il approchait. Cankù avait une drôle d’impression, comme si quelqu’un le surveillait. Comme s’il était suivi depuis qu’il était entré dans ce village.

Soudainement un cosmos puissant explosa dans son dos, à peine le temps de réagir et d’éviter qu’une attaque le frôlait, rasant quelques cheveux au passage. L’attaque venait d’entailler  le sol ainsi que tout ce qui était sur son chemin. Une attaque puissante, s’il n’avait pas réagi rapidement il serait sans doute mort. En se retournant, Cankù voyait un homme, équipé d’une armure, son armure était noire comme les ténèbres. Puis au moment où il voyait enfin l’intégralité de l’armure il n’en croyait pas ses yeux, l’armure du capricorne.

“ Que viens-tu faire ici, chien d’Athéna ? Tu es bien loin du troupeau petit agneaux. “

La voix de l’homme n’était pas agréable, sombre, froide et grave. Aucune once de pitié, de plus il montrait clairement le mépris qu’il ressentait. Avant qu’il n'ait le temps de répondre, Cankù évitait une seconde attaque, cette fois le combat était engagé pour de bon.

Une lutte sans répit commençait, le saint du scorpion faisait son maximum pour lutter, mais l’adversaire connaissait son terrain, puis sa force était supérieure au gold. Au bout d’un pénible affrontement Cankù s’est vu emputé d’un bras, touchant son ennemi ce dernier était touché dix fois, au sol luttant contre le poison du scorpion.

Mais le scorpion n’était pas au bout de ses peines, soudainement deux autres chevaliers noirs arrivaient. L’un envoyait de la glace, à peine le temps de réagir, qu’une de ses jambes était totalement congelée, il ne la sentait plus du tout. Incapable de la bougée, du sang coulait de son bras coupé, Cankù était mal en point. Etait-ce comme ça qu’il allait mourir ? Sûrement. Il n’avait aucune chance face à trois chevaliers.

Mais le troisième homme n’était pas quelqu’un de lambda,  une puissance incroyable émanait de sa personne. Alors que le chevalier d’or essayait de se redresser, le visage, le corps et son armure en sang, une main ferme et puissante se posait sur sa tête. Il ne pouvait rien faire, son bras en moins l’avait épuisé, tout le sang perdu était trop important.

“ Comme ça, vous nous avez trouvé ? Bien joué, même si j’avoue être déçu je pensais que vous seriez plus rapide. Cette armure d’or, tu es un guerrier d’Athéna, n’est-ce pas ? “

Les yeux levés vers cet homme, Cankù souriait malgré la douleur.

“Tu ne mérites pas de prononcer son nom…

Couper par une toux douloureuse il reprenait.

“Vous m’avez peut-être vaincu….mais je ne suis pas seul. Il viendront…”

Encore cette toux.

“ Ils viendront vous trouvez, je comprends tout maintenant …”

Puis une chaleur intense entourait le saint, une dernière fois il fermait les yeux. Avant de prononcer des dernières paroles.

“ Alcibiade, Termigol, mes amis, adieu.  Gloire à la déesse Athéna.”

Puis plus rien. Cankù ne ressentait plus rien, plus de douleur, plus de chaud ni de froid. Son armure l’avait quitté, il n’entendait plus rien.

C’est ainsi qu’est mort le scorpion d’or.