Une mission m’avait amené dans le Grand Nord. J’aimais cet endroit brut, vif et tranchant avec le reste. La vie dans ces zones presque abandonnées des Dieux était rude mais bien plus robuste qua la plupart des autres. J’avais été choisi pour aller dans le Grand Nord où mes vrais talents étaient plus utiles. Mon maître avait dans l’idée de déclencher une guerre entre Athéna et les alliés du Dieu nordique Odin. Ce n’était pas la première fois que je venais, mais pour celle-ci, je prendrais encore plus de plaisir. Je devais assassiner Hilda de Polaris. Après cet acte ignoble, les Guerriers Divins, les protecteurs d’Asgard fondraient sur le Sanctuaire sans attendre pour mon plus grand plaisir. Et celui de mon maître.

J’avais quitté discrètement le Sanctuaire en Grèce. J’avais rejoint l’île de ma formation, au large de la Turquie, une petite île sans nom, mais éviter comme la peste depuis des siècles pour ses effluves empoisonnées. Odeurs qui ne me faisaient plus le moindre effet depuis longtemps. Je trouvais la boîte contenant mon armure et je partis avec elle pour le Grand Nord. Une fois arrivé en Norvège par un vol commercial, je me rendis à pied aux abords d’Asgard. Le froid et la neige ne me gênait pas, mais je devais accomplir ma mission pour mettre en place l’œuvre du maître que je servais avec ardeur. Je devais également mettre hors d’état de nuire un Chevalier qui, à mon sens, était des plus dangereux : Alcibiade des Poissons. En fait, j’aurais carrément pu l’éliminer, mais d’une ça aurait grillé ma couverture et ça m’aurait empêché d’accomplir ma tâche : déclencher un conflit entre Asgard et les Saints. Saints dont ils ne portaient que le nom, car au même titre que leur déesse entaché de sang, ils n’avaient rien de saint. De deux, j’avais besoin de lui comme d’un bouc émissaire. Donc, je devais le garder en vie, mais rien ne m’empêchait de lui faire porter le chapeau de mes crimes.
Une fois aux abords d’Asgard, je revêtis mon armure, une armure sombre comme la nuit. Puis je me rendis au Palais du Valhalla. Je devais trouver cette prêtresse et l’éliminer. Pour mieux masquer mon apparence, je mis une longue cape blanche qui couvrait tout mon corps et ne laissait qu’une silhouette informe même par temps clair. J’avançais tranquillement, je masquais mon cosmos pour ne pas être repéré. Ça me permettrait de rejoindre le cœur d’Asgard sans attirer les Gardiens des lieux. J’étais seul contrairement à mon confrère du Taureau qui avait rejoint l’Amérique du sud et qui devait éliminer l’un des plus puissants Chevaliers d’or actuellement, le Chevalier d’Or du Cancer, Termigol.

Je venais d’arriver à proximité du Palais quand je sentis le Cosmos de mon compagnon du Taureau disparaître. Aurait-il perdu ? Contre le Cancer ? Peuh, vraiment faible, mon maître allait devoir trouver un vrai successeur au Taureau, un véritable Minotaure. Je m’installai à l’abri du vent, où j’attendrais le crépuscule pour accomplir mon forfait. En regardant autour, je remarquai une certaine agitation autour du Palais, les Guerriers Divins se préparaient donc à la guerre. Je souris intérieurement et je m’endormis caché par un repli de neige que j’avais installé pour passer inaperçu.

Le soir était enfin arrivé quand je sortis de ma cachette. Sans prendre de gants, je sautais en utilisant mon Cosmos pour atteindre les chambres où logeais la désormais défunte sœur d’Hilda, Freya, qui avait été empoisonnée et auprès de laquelle des pétales de fleurs avaient trouvé, accusant le Saint des Poissons. Si la vérité était connue, ça calmerait de suite les soupçons des Guerriers et des Chevaliers. J’avais pu constater que même au Sanctuaire, certains Chevaliers doutaient d’Alcibiade. J’appréciais cet état de fait.

Je parvins à entrer dans la pièce que je voulais. Elle était bien dans la pièce que je cherchais. Un petit sourire s’afficha sur mes lèvres et j’augmentais mon cosmos. Je lançais alors mes pétales épines. Normalement le corps auraient été réduit en pièces, mais quelque chose l’en empêcha. C’est alors que je sentis ce cosmos puissant, je me tournais vers lui, me mettant en garde, d’une voix faite pour ressembler au calme mais assuré Chevalier des Poissons, je dis.
"Qui est là ? Montrez-vous !"

J’avais réussi à atteindre la chambre de la cheffe des Asgardiens quasiment sans mal, Ce palais était tellement mal protégé. Il était trop grand, trop tortueux et surtout peu habité. Il était une extraordinaire invitation à l’infiltration et à l’assassinat, mes deux sujets favoris. La seule réelle protection qu’avait ce palais était sa situation, en plein Grand Nord, cache par le froid et la glace. Mais il n’y avait rien d’impossible pour un homme déterminé. J’avais donc pénétré dans cette chambre et j’avais même réussi à l’attaquer et il fallait que cet enfoiré d’espèce de faux Viking borgne débarque et gâche ma petite attaque.

Je demandais évidemment qui il était, oubliant que j’étais sur ces terres. Il finit malgré tout par me répondre. Un de ces soi-disant Guerrier Divin. Et pas n’importe lequel, l’Étoile Alpha pour couronner le tout. Je souris discrètement, j’allais enfin leur montrer la vraie force et je pourrais enfin tester s’ils étaient si Divins que ça. Je le regardais, prenant bien garde de dissimuler la plupart de mon visage, je ne tenais pas à ce qu’il devine que je n’étais pas Alcibiade. Mais j’allais leur donner les preuves d’une guerre légitime. Le Chevalier des Poissons tuerait le Guerrier de Dubhe, et si ce n’était pas Hilda de Polaris qui mourrait, celle de ce Guerrier suffirait pour arriver au même résultat. Son Cosmos enfla et je pus apprécier sa force. Il allait m’amuser.

Sans vraiment me mettre en garde je fis monter mon Cosmos aussi pour rivaliser avec lui. Il voulait une réponse ou il comptait me tuer, je souris en coin, ce sourire amusé et cruel en même temps. Je dis doucement, toujours essayant de simuler Alcibiade.
"C’est pourtant évident." dis-je en désignant ce qui était planté dans le manche de la lance de ce pauvre Guerrier. " Je suis le Chevalier des Poissons. Prépare-toi à mourir."
Sans attendre plus longtemps, je lançais deux roses aux pétales bleus de glace. Ces roses empoisonnées ne le tueraient pas, surtout pas sur ces terres gelées, mais elles l’engourdiraient aussi sûrement que s’ils sentaient un somnifère. Et si une le touchait ce serait encore mieux. Au pire, je l’obligerais à prendre mes attaques en visant sa chère Hilda. J’avais le plan parfait pour le tuer. Il devait être prêt à mourir, car je le tuerais.

J’avais réussi à transformer un dangereux adversaire en une victime incapable de se battre. Il ne pouvait que servir de bouclier pour sa précieuse maîtresse. De mon côté, je pouvais faire absolument tout ce que je voulais, si je souhaitais les tuer, je le pouvais, je pouvais annihiler cet endroit sans sourciller, sans que ça me gêne bien au contraire. Mais lui était obligé de se retenir. Il ne pouvait pas non plus esquiver, comme le prouvait les roses qui le touchèrent diffusant leur poisons par le biais de leurs épines. Si le poison d’Alcibiade pouvait être pernicieux, car c’était leur odeur qui tuait lentement, celui que j’utilisais n’était pas mal non plus. En effet, ce n’était pas son parfum le poison, c’était ses fines épines, capables de percer certaines armures, pour se diffuser lentement par les griffures qu’elles causaient. Le Guerrier Divin allait en faire les frais car il servit de bouclier vivant contre mes attaques.

Cependant, la diffusion du poison n’allait pas être aussi rapide que d’habitude. D’ailleurs pour essayer de me vaincre, l’Asgardien se décida quand même à m’attaquer. Je sentis sa puissance monter et son attaque fusa. Elle me rappelait les bras du Capricorne. Excalibur. Je n’eus pas vraiment le temps d’esquiver, mais je fis des pas de côté. Son attaque me frappa au niveau de l’épaule avec force. Mais heureusement le poison avait assez engourdi les sens de notre ami, parce que l’attaque ne m’arracha pas le bras. Cependant, elle me fit un mal de chien, laissant dans mon espèce de cape cachant toute mon armure une longue estafilade. Heureusement, les lumières étaient éteintes. On ne voyait pas plus que ça mon armure. Seule la lune illuminait par intermittence la pièce. Ce qui m’arrangeait aussi. Un sourire amusé, rappelant plus le psychopathe que vraiment le jeune garçon qui riait apparut sur mon visage. J’allais le tuer.

Il sentit le poison diffusant dans son corps. Et il osait me traiter de lâche. Je ris presque et je repris.
"Je ne suis pas un lâche mon petit, je suis un des plus dangereux adversaires que tu rencontreras. Contrairement à tes petits camarades, je ne fonce pas dans le tas. Tu ne peux plus rien contre moi."
Après ces mots, je sortis quatre nouvelles roses bleues et deux roses jaunes et je les lançais sur Hilda. Je ne visais même pas le Guerrier, il n’y avait pas besoin, il allait faire barrage de son corps. Les quatre roses bleues étaient des Roses Vipères qui diffusaient du poison tandis que les deux jaunes étaient des Roses Sarment, qui emprisonnaient ses ennemis dans des lianes pour l’étouffer à mesure qu’il se débattait. Cela aurait sa peau.

Mais alors que je laissais mes attaques, j’entendis une ruée de bottes sur la pierre froide du Palais d’Asgard, les renforts ennemis arrivaient. Je n’allais pas attendre de me faire capturer. Tout Asgard savait que j’étais là. Il allait falloir filer rapidement. Je vérifiais que Bjorn, le borgne était bien pris dans mon attaque, puis je lançais pour faire bonne mesure une rose Vampire, un bouton de rose qui se plantait dans le cœur de sa victime pour lentement en absorber le sang et éclore. Une fois éclose, sa victime serait morte. Puis la porte de la chambre menaça de s’enfoncer. Je pris mes jambes à mon cou, je suis un assassin, pas vraiment fait pour affronter des dizaines de guerriers. Je sortis comme j’étais venu par la porte. J’usais alors de ma vitesse pour déguerpir rapidement et retourner sur l’île des poisons au large de la Turquie, pour cacher mon armure et retourner au Sanctuaire. Un bandage sur mon épaule blessée serait nécessaire. Je rentrais et me cachais, personne ne saurait ce que je venais de faire.